Darmanin favorable à la suppression des 35 heures dans le privé

Source: RTL

À quelques jours de la présentation du budget, l’ancien ministre de l’Intérieur et Gabriel Attal ont fait plusieurs propositions d’économies. François Lenglet décrypte ces pistes.

Gabriel Attal et Gérald Darmanin le 1er octobre 2024 à l'Assemblée.

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Semaine clé pour le budget. Il sera présenté ce jeudi 10 octobre en conseil des ministres. En attendant, chacun avance ses pistes. Gabriel Attal et Gérald Darmanin ont notamment fait des propositions. Ils font preuve d’une créativité, qui est à saluer, pour réduire le déficit. L’un et l’autre ont quand même été ministres du Budget pendant cette période de dépenses folles.

L’ancien Premier ministre propose de faire travailler davantage les fonctionnaires qui font moins de 35 heures ou bien de regrouper les différents échelons de décisions politiques. Des économies pourraient être réalisées mais pas du tout à la même échéance à laquelle travaille Michel Barnier. Le chef du gouvernement a besoin d’économies qui interviendraient tout de suite pour le budget 2025.

Si vous augmentez le temps de travail des fonctionnaires, ce qui est d’ailleurs souhaitable, il faut alors supprimer des postes pour faire les économies correspondantes. Or, licencier dans le public est impossible. Il faut donc compter sur des non-remplacements au moment des départs à la retraite. Une attente de plusieurs années ! Le problème est identique pour la réforme des structures des échelons administratifs, c’est très long !

Seules les économies « bêtes » rapportent sur le court terme. Les économies « intelligentes », assises sur les réformes de structures, se programment et se préparent.

La fin des 35 heures dans le privé, une bonne idée ?

Gabriel Attal veut ressusciter la réforme de l’assurance-chômage. L’ancien Premier ministre a raison. Cette réforme durcit les conditions d’indemnisation des chômeurs. Elle rapporterait entre 2 et 5 milliards d’euros par an. Elle aurait été utile. Mais, faut-il rappeler, à notre ex-Premier ministre, que c’est lui-même qui a suspendu cette réforme en ne publiant pas les décrets, à la veille des dernières élections.

Gérald Darmanin a aussi sorti sa boîte à idées, dans une interview publiée par Les Échos ce lundi. L’ancien ministre de l’Intérieur semble libéré par le fait de ne plus avoir le pouvoir. Il propose, par exemple, d’augmenter les droits d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers ou de supprimer un jour férié. Cependant, des choses saugrenues ressortent également de cet entretien.

Gérald Darmanin est favorable à la suppression de la prime d’activité, ce complément de salaire versé par l’État aux travailleurs modestes. Cette prime a été considérablement augmentée par un gouvernement… où l’ancien ministre était justement à Bercy. Comprenne qui pourra !

Autre bizarrerie, vendre les participations de l’État dans les grandes entreprises comme Orange. Vendre des actifs pour financer des dépenses courantes n’est pas vraiment le summum de la bonne gestion. Quant à supprimer les 35 heures dans le privé ou lutter contre le millefeuille administratif, restons sérieux.

Ce gouvernement n’a pas de majorité. Son espérance de vie est de quelques mois. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron, se lancer dans des chantiers dont tout le monde parle depuis plus de vingt ans n’est peut-être pas une très bonne idée. Même ceux qui avaient le temps et la majorité en 2017 n’ont pas essayé de les entreprendre.